[silence]

Les textes rimés de 'Félix Dub Fox', dispos dans cette publication au format de poche !

( " idéal pour vous accompagner avec votre baladeur, ou pour vous étaler dans le canapé avec la Hi-Fi allumée ...")  :-)


Slam, Toast, Talk Over, récitatif, "rastaman chant" (comme on voudra), sur des ridims perfectionnés :
Les paroles éprouvées, ici illustrées graphiquement comme musicalement, n'ont jamais eu de mauvaises critiques !
* Le reste non plus.

(Hormis quelques antiques reproches techniques, au sujet des premiers mixs en K7 audios... et parfois, quelque remarque sur la profusion, "ingérable", de l'équipe ;-) ...)


  le recueil illustré de 70 pages :
le CD de 18 titres :
 
POEMES & CHANSONS
+
3 titres en téléchargement
bonus

15 € - CD inclus

(on solde !)

 

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- CD épuisé -
... Mais, bonne nouvelle, une copie amovible est maintenant obligeamment insérée, dans le livre/CD !
(avec la pochette à imprimer fournie)

Ces musiques sont également téléchargeables avec le code fourni par mail.

 

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- Table des Correspondances -

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N.B : Les musiques présentées dans cet ouvrage (ce collector, cet artefact, cet incunable etc.)
sont présentement meilleures que les maquettes disponibles sur ce site, en mp3, ou que les K7 similaires parues il y a quelques années.

Par leur qualité de numérisation (remastering oblige), et par le soin apporté au remix des pistes, il y a un avantage à ne pas se contenter de télécharger ces titres. Mais ce n'est pas une obligation.
(Sans dec, c'est  proové !
)

 

... on stage (Tribal Sound-System)


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* (Et en plus, c'est vrai ! :-)

* cf. Critiques lues dans la presse, entendues à la radio, ou observées à la télévision (rarement, il est vrai).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


~ dub ~

Quand les premiers disques de Dub sont arrivés en métropole(s), à dire vrai, on ne savait pas trop quoi en faire ...

A l'origine, il s'agit de faces B, contenant la face A sans le chant.
C'est l'artisanat, qui permettait de graver un 45 tours en quelques exemplaires, à un prix raisonnablement mensuel (ou hebdomadaire si on le voulait), qui fit qu'à la Jamaïque les poètes colporteurs de rimes et de nouvelles (la "gazette" orale) se servirent de ce support, en branchant leur sono impressionnante sur la place des villages (matériel qui servait jusqu'àlors exclusivement à la danse).

L'autre usage du Dub, plus domestique, autorisait tout un chacun à pousser sa goualante par dessus la trame hôte, tout en vacant à ses occupations, comme la ménagère qui pouvait faire son ménage en apesanteur ... ou ses enfants, incités par la radio à interpréter un canon harmonieux, sur le perron sans prétention ...

Mais ensuite, loin de la convivialité insulaire, quelle énigme que ces musiques désertées de présence vocale ! Dans les living-rooms survoltées, dans les chambres enfumées, ou dans les rues festives, comment arriver à se dispenser du charisme triomphant d'un Bob Marley ou d'un Burning Spear ? Ces hérauts portant précisément ces rythmes sur les ondes, vers l' universalité ?
(A moins que ça ne soit le contraire : ne sont-ce pas ces pulsations qui ont portés des individus dans la renommée ? ... Jusqu'au Buckingham Palace, comme le chanta le provocateur Peter Tosh ... qui en fit tragiquement les frais, indirectement. Le seul survivant des Wailers restant Bunny Wailer, qui abandonna très vite les tournées mondiales parce qu'autrement il ne pouvait plus manger bio ("ital") ...

Préférant s'appuyer sur un omniprésent culte de la personnalité, possiblement d'un genre nouveau (tiers-mondialiste ... cf. la "world music" qui a des bons côtés, par ailleurs), pourquoi les vastes sonos en plein air, installées de plus en plus tout exprès depuis ces années-là, utilisèrent si peu une musique précisément faite pour créer une ambiance ?

Pourquoi s'être privé si longtemps d'un environnement si libre justement ?
Par conventionnalisme ? Ou par détournement de fond ?
Le Dub n'a jamais été véritablement "à la mode", et ne le sera probablement jamais. Tant mieux, (tant qu'il sera planétaire). Cette musique est "la 2ème musique préférée" de beaucoup de personnes, qui écoutent des genres très différents par ailleurs. Elle évite tout cloisonnement. Elle stimule la créativité de chacun.

À ce même moment, sur les dance-floors, la disco éclatait de milles éclats mécanisés ... Puis la variété amadoua les nouvelles technologies, sans réelle grande inspiration sonique, pendant que la techno s'avançait, héritière résolument muette.
(Le DJ -l'homme-à-la-machine- a squeezé au passage le musicien de ses cachets éventuels, ce dernier devant souvent changer de casquette pour survivre dans cette "concrete jungle"). C'est comme ça qu'à partir de la fin du 20e siècle, les chanteurs et chanteuses se contentèrent souvent de faire chanter les autres (en tournant des platines ou en samplant les prestigieux vocalistes alors non asservis ni menacés d'extinction (de voix) ...

Mais cette musique nouvelle (née presque par accident à la fin des 60's, et pleinement épanouie durant les années 70) englobante, galbante, pleine de nutriments, conçue par "des gens biens", éclairés, a rebondi en Angleterre d'abord (avec Jah Shaka par exemple, qui tint le flambeau dans les 80's) par sa radicalité.
(Les musiques caribéennes ont toujours inspiré les producteurs discographiques, mais le reggae/dub ira culturellement et socialement plus loin, en complétant l'aspect factice, surfait, de la blanche punkitude, transcendée par Clash (principalement, pour son usage explicite du dub), Police ("Regatta de Blanc"), ou le mouvement Ska concrétisé dans le label au damier 2 Tone Record (the Specials, Selecter etc) et quelques rares autres formations "durables", dont Massive Attack plus tard, et tout le Trip-Hop). Puis par ricochet, depuis la France (début 21e siècle) par son incorporation, "pleine de muscle et de sueur", aux manifestations scéniques francophones, le Dub repris son souffle dans la tradition des fondamentaux.

A l'heure de la surpopulation, avec la difficulté croissante de trouver un espace libre, souvent socialement sinistré, ou fréquemment oblitéré dans une Nature suppliciée, le Dub se présente comme une planche de salut. Un "supplément d'âme" inattendu (quoi que ...)

 

Le Dub, à l'origine, n'avait pas de raison d'être précise.
Anomalie strictement jamaïcaine (tandis que le rock-steady, le ska puis le reggae se jouèrent en interactivité avec les influences occidentales) il s'exposa comme une manifestation intrinsèquement culturel. Sous un aspect minimaliste revendiqué se lovait enfin la possible fusion de la spiritualité humaine et de la machine ...
(Osmose improbable illustrée jusqu'alors par la saga cinématographique de l'Alien dessiné par Giger, concepteur "bio-mécanique").

Juste une pulsion aboutie, un besoin de vacance, assumé ... Un no man's land d'harmoniques, conçu pour des esprits vadrouilleurs, par des techniciens "barrés" ... (émérites mais sciemment hors-normes).

Et la poésie, chancelante après que Rimbaud se soit éteint (par 2 fois : en tant que poète "maudit" publié, puis en tant que bourlingueur pratiquant l'Exodus en éclaireur ...), la poésie aux scories tamisées par la beat-génération jazzy, repétrie par les griots et les bluesmen du monde entier, puis burinée par son passage dans le Rock, ne pouvait qu'être saisie de cette efficience en jachère ...

Tout comme les fresques de Fluo-man ont saisi les traits de ces chamanes des temps modernes ...

Alors pour mieux habiller ces rimes, des ridims s'affûtèrent (N.B. un "ridim" est un motif rythmique de quelques minutes, un "pattern" harmonisé, que l'on peut réutiliser une fois "mis en boîte", à différentes sauces. Certains, comme I Jah Man iront jusqu'à (auto)produire des disques avec un seul ridim pour une douzaine de textes différents. C'est ainsi qu'est né le Rap (avant son clonage éhonté, devenu une industrie) : le "flow" verbal important davantage que les arrangements musicaux, avec Tapper Zuckie, Dillinger ou UB40).

Simultanément, afin d'offrir du sens à cette mystique diffuse, des phrases se ciselèrent ... Incessante lutte contre le Grand Portnawak ...
Un contrat tacite, "win-win" ... Une vitalité incoercible dans une sorte de foi profane (puisque dispensée du discours religieux, fourni "sur option").
Une mouvance humaniste, se coltinant à cette réalité où rien n'est anodin : "les petits ruisseaux faisant les grandes rivières".

(À noter que l'anonymat des performeurs fut longtemps de rigueur, et les plus chanceux dans les 80's, ouvrirent des brèches pour permettre de perpétuer la "positive vibration" de tous ... Tel était l'état d'esprit alors, avant que le Dub ne devienne un genre musical à part entière. Avec ses Lettres de Noblesse (courant Drum'n'Bass, etc.) et ses cadors enfin reconnus pour leur valeur, ou avec ses disciples en devenir (européens pour la plupart maintenant, semble-t-il).
(... Et avec son business inévitable profitant du blason redoré ... Mais toujours à l'écart des "Grandes Surfaces" ...)


Naufrage Volontaire

Voici ce que l'on peut donc appeler, avec le recul, un "chef d'œuvre" particulier (apparemment, chez Fairline c'était un peu moins bien avant, et inégalé après, jusqu'à ce jour) ... Un opus collectif, tout autant qu'un témoignage franchement personnel ("ready to testify").

Même si l'appréciation varie, pour des raisons différentes, selon les médias, les endroits ou les personnes, et les moments choisis, on a retrouvé pourtant constamment une unanimité bienveillante, acquise sans être trop démonstrative, au sujet de ces 18 titres.

Pourtant ils n'ont pas été facile à mettre en boîte (car ça n'a pas toujours été évident, techniquement, de réunir tous les paramètres de l'adéquation, surtout avant que le numérique n'assure la portabilité ...) Déjà, il convenait de trouver de l'électricité ! [...]
De nombreux changement de personnels aussi, pour des raisons extra-artistiques, obligèrent, musicalement, à certains replis recycleurs ...)

En la circonstance, "toastée" (dite plutôt que "déclamée" ...), de sound-systems en petites et moyennes scènes, cette diagonale écrite, a bénéficié de bonnes influences.
Assez proches de Linton Kwesi Johnson (L.K.J.) par exemple (mais en nettement moins marxiste) ... D'autres pensent à Gainsbourg, période "Etc." (Mais en franchement plus roots pour ce qui est du texte.)
Sans parler des Lee Perry, King Tubby, de Scientist, ou de Yabby You, ainsi que tous les autres maîtres du genre, indirectement mis à contribution ...

Un "Naufrage Volontaire", sur une île intemporelle ... Avec une pensée pour tous ces autres aventuriers sonores, ces cyber-saltimbanques croisés en chemin, qui participèrent à ces incessantes sessions, naturellement inscrites dans la vie quotidienne, et, enregistrées en de trop rares occasions.

En plus du récitatif, Félix y joue toutes les parties de lead-guitar, de l'harmonica, et de quelques percussions.

La Prod.
(1ers mixages vers 1985, remasterisés en 2003, actualisés en 2006)



... et pour tout commentaire venu d'ailleurs, aujourd'hui, c'est ici :